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Syndicat Employés et Cadres du COMMERCE FO 91

Photo Station-Photo Services ---> FRANCE TÉLÉCOM EN MAÎTRE DU JEU

Les dirigeants des deux enseignes justifient la 100_3069.jpgfermeture de dizaines de boutiques par la crise du marché de la photographie. Mais, il semble aussi que leurs relations particulières avec l’opérateur téléphonique y soient pour quelque chose.

L’activité de commercialisation des travaux photo (tirages et accessoires traditionnels ou numérique) est en crise. Voilà l’unique explication fournie par la direction des enseignes Photo Services (260 magasins établis dans les centres commerciaux) et Photo Station (240 magasins de centre ville) pour justifier sa décision de fermer 97 boutiques qui emploient 450 salariés. C’est le deuxième plan de restructuration en huit mois. Le précédent prévoyant la fermeture d’une centaine de magasins est toujours en cours. Dénonçant un nouveau plan social «ambigu» et «incohérent», les syndicats (FO CGT, CFDT et SUD) ont surtout du mal à croire que ces restructurations puissent être motivées uniquement par l’apathie du marché, alors que le groupe France Télécom (Orange) s’apprête à acquérir dans les prochaines semaines 35% du capital de la compagnie européenne de téléphonie, propriétaire des 500 échoppes Photo Station- Photo Services. «C’est comme s’il s’agissait de faire une place nette avant l’arrivée le futur actionnaire», soupçonne Saïda Atoui, déléguée syndicale FO. Il y a en effet de quoi avoir des doutes, lorsqu’on examine la manière dont France Télécom a mis les pieds dans la société.

Tout commence en novembre 2005, quand les deux fondateurs de Photo Station-Photo Services, Michael Likierman et Daniel Abittan, décident de reprendre – pour un euro symbolique – les deux enseignes au fonds d’investissement britannique Cinven…à qui ils les avaient vendues au prix fort en 2001. Ayant occupé un moment des postes d’administrateurs chez France Télécom, les deux dirigeants ont décidé de construire un partenariat commercial exclusif avec Orange, filiale de l’opérateur téléphonique. Le réseau Photo Services-Photo Station s’engage alors à distribuer des produits et des services pour le compte d’Orange (téléphonie mobile et internet). L’avantage pour France Télécom était évident. Le groupe saisissait ainsi une bonne occasion d’étendre la diffusion de ses produits au-delà de ses boutiques Mobistore. Pour son partenaire, cela devait permettre de développer une nouvelle activité tout en poursuivant ses activités traditionnelles. En pratique, l’échange de bons procédés a plutôt bien fonctionné, au point que la commercialisation des produits Orange a pris progressivement le pas sur l’activité photo. Et ce, grâce au personnel qui a dû se former sur le tas afin de s’adapter à la nouvelle stratégie de l'entreprise, et aux aides financières consenties au titre d’avances commerciales par France télécom, en vertu d’un accord passé dès novembre 2005. Mais tout cela n’aura pas pu éviter l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire engagée à l’encontre de Photo Station et de sortir Photo Service d’une procédure de sauvegarde… à l’origine des deux plan sociaux.

Dans ces conditions, pourquoi le groupe France Télécom a-t-il noué un tel partenariat avec une société en difficulté et s’est-il engagé ensuite (2007) à rentrer dans son capital? La réponse est inscrite dans une lettre de la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, envoyée le 4 janvier 2008 à France Télécom pour l’autoriser à s’emparer de 35% de la compagnie Européenne de Téléphonie. On y apprend notamment que, en contrepartie aux différentes aides financières et avances commerciales versée par Orange, la maison-mère de Photo Services-Photo Station s’est engagée, par divers accords et conventions, à céder un certain nombre de points de vente à France Télécom, dans l’hypothèse où elle «ne serait pas en mesure de respecter ses échéances financières». Autrement dit, la société a gagé ses actifs et ses fonds de commerce. A l’occasion du premier plan social, elle a dû ainsi transférer une trentaine de magasins à Orange. Et Bercy n’a rien trouvé à redire.

«Vu les rapports qu’entretient notre entreprise avec le groupe France Télécom, nous demandons désormais à celui-ci d’assumer ses responsabilités», a indiqué Saïda Atoui (FO), dont l’organisation se bat, avec les autres syndicats, contre le nouveau plan social annoncé le 18 février. Plusieurs actions ont été menées depuis, notamment une grève très suivie à Marseille qui a entraîné le 29 février la fermeture de la quasi-totalité des les magasins de la région et une manifestation qui a eu lieu lundi dernier devant le siège des la Compagnie européenne de téléphonie, en Seine-Saint-Denis. Selon FO, ce «plan inacceptable prévoit de licencier pour motif économique, les quelque 150 responsables de secteurs ou de magasins, tandis que les 300 autres salariés seraient reclassés dans les magasins restant ouverts, sans tenir compte de la localisation géographique. En cas de refus, ces derniers seraient licenciés pour faute grave». Au minimum, les syndicats réclament l'intégration de tous les salariés dans ledit plan social, la possibilité d’une réaffectation chez France Télécom, 1.000 euros par année d'ancienneté en cas de licenciement et une aide à la formation. En attendant, FO a décidé de saisir la justice sur le dossier. 

http://www.force-ouvriere.fr/page_principal/semaine/index.asp?lk=s&id=1584

http://www.fo-photos.fr/

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