16 Juin 2010
Le texte présenté ce matin fait reposer l’essentiel des efforts sur le dos des salariés. Il prévoit de repousser à 62 ans l’âge légal de départ et à 67 ans la retraite à taux plein. Des
mesures contre lesquelles la Confédération reste hostile.
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Son projet prévoit en effet de repousser, pour tous, l'âge légal de départ à 62 ans d'ici à 2018, à un rythme de quatre mois de cotisation supplémentaires par an à partir du 1er juillet 2011. Concernant la durée de cotisation nécessaire pour toucher une retraite à taux plein, qui aura atteint 41 ans en 2012, le gouvernement souhaite qu'elle soit portée à 41 ans et trois mois à partir de 2013.La barre des 65 ans, qui correspond à l'âge auquel une pension de retraite à taux plein -c'est-à-dire sans décote même s'il ne dispose pas de la durée de cotisation nécessaire- est garantie, sera également repoussée de deux ans, à 67 ans. En outre, au nom d'une prétendue «équité», il entérine le «rapprochement» des régimes du public sur celui du privé, via une hausse de 3 points du taux de «cotisations retraites» des fonctionnaires, aujourd'hui fixé à 7,85% (voir notre article du jeudi 10 juin 2010). Pour faire avaler la pilule aux salariés, il égrène enfin des mesures censées taxer le capital, les hauts revenus et les entreprises qui, tout au plus, rapporteraient, selon les calculs de M. Woerth, 4,4 milliards d'euros, dont la moitié proviendra de la remise en cause d'une petite partie des allègements de cotisations patronales. Sachant que le «déficit» des retraites est évalué à 32,3 milliards d'euros cette année et 42,3 milliards en 2018, et comme l'a expliqué le ministre lui-même, les mesures d'âge absorberont, à elles seules, environ 50% des déficits d'ici à 2018. Personne n'est dupe, cette réforme a été taillée d'abord et avant tout pour satisfaire les appétits des marchés financiers. Lesquels, selon le quotidien économique Les Échos, «vont regarder de près le projet» du gouvernement gouvernemental qui, d'ores et déjà a prévu un argumentaire pour les investisseurs. «Ce projet est dangereux, injuste socialement et inefficace économiquement», a réagi instamment le Secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, pour qui «le titre de la note de synthèse du ministère du Travail est d'ailleurs significatif puisqu'il est question de répartir "équitablement l'effort entre les salariés"» en augmentant leur «durée d'activité». En clair, a-t-il ajouté, «ça veut bien dire que ce sont les salariés qui paient l'essentiel» de la facture au regard des prélèvements supplémentaires annoncés sur le capital et les hauts revenus qui ne constituent tout au plus que «des recettes de poche». Par conséquent, le leader de FO a réclamé le «retrait pur et simple» du projet tel qu'il a été présenté aujourd'hui et redouté hier. Et conformément aux positions de la centrale syndicale qu'il a portées lors de son intervention devant les milliers de manifestants rassemblés mardi après-midi place de la Nation à Paris: «Refuser une contre-réforme, rejeter tout report au-delà de 60 ans, rejeter tout allongement de la durée de cotisation et rejeter toute remise en cause du code des pensions.» |